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Un fonctionnement particulier

 

Quel que soit le nom qu'on leur donne, hyperémotifs, hypersensibles, surefficients mentaux, émotifs talentueux, hauts potentiels, philocognitifs, atypiques, aspis, HPI, HPE, ces personnes ont en commun un fonctionnement neurologique particulier, "neurodroitier" car l'hémisphère droit du cerveau est plus investi, on les nomme parfois les "cerveaux droits".

Ceci doit être compris comme une métaphore car, bien sûr, nous avons tous deux hémisphères cérébraux et utilisons les deux. Plus ou moins!

Pour ceux qui l'utilisent moins, les "normopensants"- car, plus nombreux, la "norme"s'établit à partir de cette majorité- les éléments sont traités plutôt par l'hémisphère gauche, siège du raisonnement et de la logique, de l'analyse et de la pensée structurée; donc une chose après l'autre, c'est un fonctionnement info-séquentiel, la pensée est linéaire.

Pour ceux qui l'utilisent plus, le traitement des éléments va être intuitif, simultané, c'est un fonctionnement global, le tout avant le détail.

On parle aussi de pensée arborescente; à un stimulus donné plusieurs aires du cerveau sont impactées, un souvenir, une émotion, une odeur, un savoir, une musique, une image, et plus encore, tout apparait en même temps, ce qui peut donner l'impression d'une pensée qui va dans tous les sens. c'est le professeur Olivier Revol, pédopsychiatre au centre Psyrène de Lyon, qui a mis en évidence ce fonctionnement cérébral particulier, une multi-connectivité, un véritable arbre de noël...

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Des caractéristiques particulières

De plus en plus, les découvertes des chercheurs en neurosciences permettent d'expliquer les caractéristiques des neurodroitiers. Par exemple le nombre supérieur de neurones miroir dans le lobe préfrontal donne du sens à cette caractéristique commune qu'est l'hyperempathie, la capacité à ressentir ce que ressent l'autre.

On évoque également une plus grande quantité de myéline dans les dendrites, ainsi la circulation des informations entre les neurones est plus rapide et dense. la vitesse et la fulgurance de la pensée sont alors expliquées!

Un déficit d'inhibition latente a été mis en évidence : l'amygdale, véritable gare de triage des données qui bombardent les perceptions en permanence, ne remplit pas son rôle et laisse passer trop d'informations qui ne peuvent être traitées, rangées, assimilées, d'où la sensation de "trop" et la sensibilité exacerbée.

Bien sûr, ce fonctionnement neurologique particulier produit des caractéristiques particulières, qui font que ces personnes se sentent parfois "bizarres", en tout cas, différentes! On retrouve:

  • l'hypersensibilité; on est donc sensible ...à tout! Il vaut mieux le savoir, se connaitre, afin de se protéger au mieux.
  • l'hyperémotivité  qui en découle; si je suis sensible, je ressens des émotions, variées, rapidement changeantes, on parle d'ascenseur émotionnel; le subir est un handicap mais apprendre à gérer, comprendre et accueillir ses émotions afin d'agir au plus juste, peut devenir un atout.
  • le côté affectif est très présent, les bisounours, ce sont eux! Ils ont beaucoup à donner et s'oublient parfois, c'est le piège...encore apprendre donc, d'abord à recevoir et à mettre des limites au don de soi car ils peuvent aller très loin dans la générosité.
  • la pensée rapide et fulgurante, divergente aussi, les associations d'idées, les rendent très créatifs; ce sont d'ailleurs des personnes singulières, originales, bref atypiques le plus souvent! cette créativité a besoin de s'exprimer et d'être nourrie; la souffrance au travail peut venir du manque de créativité dans la fonction et cela à son insu; dans le quotidien également, trop de contraintes parfois freinent la créativité, ce qui produit une sensation diffuse de mal-être inexpliqué.
  • la dyssynchronie, reconnue et nommée par Jean Charles Terrassier, est cette différence entre l'hyperactivité cérébrale,  l'intellect brillant de ces philocognitifs (=qui aiment penser) d'une part, et l'aspect affectif et psychomoteur d'autre part, ce qui peut les faire passer pour immatures ou gauches et maladroits; ne nous y trompons pas : ce côté affectif comme indiqué ci dessus, loin d'être de l'immaturité, est une composante de la personnalité, ce qui les rend souvent plutôt sympathiques d'ailleurs! du côté psychomoteur, on pourrait dire que le corps fait les frais de l'investissement massif dans la matière grise en quelque sorte...
  • percevoir le tout avant les détails, penser globalement, avoir une vision panoramique des choses conduit à l'hyperlucidité; celle-ci peut être un atout mais elle est à manier avec précaution, attention à ne pas jouer les Cassandre! Pour le poète René Char "la lucidité est la blessure la plus proche du soleil"; on ne peut pas ne pas voir, c'est comme avoir des yeux sans paupières.
  • l'hyperesthésie désigne le développement d'un ou plusieurs sens; une fois encore, si on l'ignore on peut le vivre mal, par exemple être hyperacousique (l'ouïe très sensible) et l'ignorer! ainsi, les créateurs de parfum, les "nez", ont su en faire un atout, les grands chefs également qui ont des papilles ultraperformantes, sans parler de celui qu'on omet souvent de nommer, l'intuition,  le 6ème sens à valoriser...

D'autres particularités

Outre une identité floue, voici les particularités retrouvées chez la plupart des neurodroitiers:

  • le besoin de sens; ils vont poser des questions, beaucoup lire, chercher des informations; tout ce qui n'a pas de sens est douloureux, d'où leurs recherches, leur quête même...
  • le sens de la justice, voire l'intolérance à l'injustice; ils sont prompts à se rebeller, prendre fait et cause pour ce qui leur apparait comme injuste; la justice est d'ailleurs une de leurs valeurs primordiales;
  • le besoin de limites, de cadre pour ... aller hors cadre! en effet c'est dans cet hors cadre, dans cette zone qui parait inconfortable, qu'ils vont être le plus en contact avec leurs ressources, leur créativité, et ainsi éprouver leur liberté d'être; c'est l'absence de cadre qui est difficile à vivre; dans ce cas il reste à apprendre à mettre un cadre intérieur;
  • une estime de soi fragile; celle-ci provient le plus souvent d'une image de soi dévalorisée et ce dès l'enfance; l'environnement, ignorant ces particularités, ce fonctionnement différent, renvoie à l'enfant une image fausse, déformée, de ce qu'il est; celui-ci se construit à partir d'une image faussée de lui-même, dévalorisant et disqualifiant de ce fait ce qu'il est vraiment; il devient dépendant du regard des autres, a peur de perdre l'amour, craint l'échec, le syndrome de l'imposteur n'est pas loin;
  • la difficulté face au choix; la pensée arborescente peut représenter un piège quand on doit choisir ou trouver une solution; face à tant d'options, de possibilités, quel chemin prendre? le doute prend le pouvoir et rend impuissant, de peur de prendre la mauvaise direction, d'autant plus que, en choisir une signifie abandonner toutes les autres! La thérapie des petits pas est là pour aider en cas de doute sévère et procrastination...
  • l'intérêt pour la transcendance; beaucoup ont une relation privilégiée avec la nature qui leur fait ressentir quelque chose de "plus grand que soi"; le besoin de sens, l'angoisse des interrogations métaphysiques - ceci très précocement - s'apaisent quand on sent qu'on fait partie du "grand tout" ou qu'on est une goutte d'eau de l'océan cosmique; outre le fait d'être un outil efficace pour gérer le stress et l'anxiété, la méditation peut aussi permettre une initiation à une forme de spiritualité;

 

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