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A propos d'étiquettes...

Il arrive parfois qu'on me dise "je ne veux pas d'étiquette", ou "je ne veux pas être enfermée dans une case!"; bien sûr, qui le voudrait? Cette crainte est sans fondement réel... Les mots nomment et si je peux nommer je peux penser, c'est aussi simple que cela.

"Les mots sont des fenêtres, ou bien ils sont des murs", écrit Marshall Rosenberg (La Communication Non Violente), je choisis les fenêtres car ils ouvrent toujours sur un espace à explorer ou, au minimum, une question à se poser : qu'est ce que ça veut dire?

D'emblée la multitude d'appellations fait réfléchir, quelle variété! une prairie fleurie! A ma guise, comme il me convient donc, je vais choisir celle qui m'attire, et ce choix déjà m'apprendra quelque chose sur moi même, mais je peux tout aussi bien embrasser l'ensemble et me nourrir de toutes les couleurs, senteurs ou formes.

Alors pourquoi tant de mots? Chaque auteur en invente un nouveau, les derniers en date: philocognitifs ( O. Revol et D. Sappey Marinier) et émotifs talentueux (N. Alsteen); au début du 20ème siècle on ne parlait que de précocité, et il ne pouvait s'agir que d'enfants, l'appellation ado précoce ou adulte précoce est impensable! Puis ces enfants précoces sont appelés "surdoués", le mot apparait en 1946; et il a fallu se rendre à l'évidence que cette "précocité" ne disparaissait pas avec l'âge, il y avait bien des ados surdoués et des adultes surdoués et même des séniors surdoués!

C'est dans la dernière partie du 20ème siècle qu'on s'est intéressé vraiment à ce que devenaient ces enfants surdoués, si performants, si brillants certes, mais aussi parfois en échec scolaire, puis relationnel, puis professionnel; les connaissances se sont approfondies, la pensée s'est élargie, les hypothèses ont fleuri et les publications sur le sujet sont toujours aussi nombreuses; et c'est tant mieux car enfin des mots peuvent être mis sur toutes les souffrances muettes, impensées, subies par ces personnes, "bizarres", originales, différentes, ces "drôles de zèbres"qui ne savent même pas qui elles sont! S'informer, choisir, décider leur est possible, ouvrir les fenêtres surtout pour ne plus être enfermés derrière les murs que les disqualifications répétées depuis l'enfance ont érigés ...

Enfin, leur douleur, leur mal être, leurs échecs peuvent être pensables... Quelle réussite!

à lire:

Le devenir des surdoués

Denise Vincent    www.cairn.info

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